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Contemporain des surréalistes, il a cherché dans la poésie et dans l’art en particulier une aventure spirituelle.
Enfant et adolescent maladif, rêveur, révolté contre son milieu familial il «boude la vie» il existe «en marge».
Que ce soit dans les récits de voyages réels ou imaginaires ou sur les sujets les plus divers, le ton de Michaux unit presque toujours la gravité et la fantaisie.
Il se décrit lui-même comme celui qui, dès l’enfance, s’abîme dans le rêve, refuse de vivre.
Il découvre les Chants de Maldoror de Lautréamont, en 1922.
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«C’est à Pékin que j’ai compris le saule, pas le pleureur, le saule, à peine incliné, l’arbre chinois par excellence.
Le saule a quelque chose d’évasif. Son feuillage est impalpable, son mouvement ressemble à un confluent de courants. Il y en a plus qu’on en voit, qu’il n’en montre. L’arbre le moins ostentatoire. Et quoique toujours frissonnant (pas le frissonnement bref et inquiet des bouleaux et des peupliers), il n’a pas l’air en lui-même, ni attaché, mais toujours voguant et nageant pour se maintenir sur place dans le vent, comme le poisson dans le courant de la rivière.
C’est petit à petit que le saule vous forme, chaque matin vous donnant sa leçon. Et un repos fait de vibrations vous saisit, si bien que pour finir, on ne peut plus ouvrir la fenêtre sans avoir envie de pleurer »
«Un barbare en Chine - 1933»
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«L'Européen, après bien des efforts, est arrivé à se faire petit devant Dieu.
Le Japonais ne se fait pas seulement devant Dieu, ou devant les hommes, mais encore devant la plus petite des vagues, devant la feuille recroquevillée du roseau, devant un lointain de bambous qu’il voit à peine. La modestie sans doute recueille sa récompense. Car à aucun autre peuple les feuilles et les fleurs n’apparaissent avec tant de beauté et de fraternité »
«Un barbare au Japon - 1933»
«Comme il est dommage que ce soit les poumons qu’on puisse exercer, et non le cœur. Vous l’avez dans la poitrine, là pour votre vie et la bonne volonté le change peu. C’est lui qui fait la bonne et la mauvaise volonté. Ce qu’on en aurait de l’enthousiasme si on pouvait le manier, physiquement le manier !
Hélas ! Il se fait qu’il faut trouver des objets qui valent l'enthousiasme»
Un barbare en Inde
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Quand les mah.
Quand les mah,
Les marécages,
Les malédictions,
Quand les mahahahahas,
Les mahahaborras,
Les mahahamaladihahas,
Les matratrimatratrihahas,
Les hondregordegarderies,
Les honcucarachoncus,
Les hordanoplopais de puru para puru,
Les immoncéphales glossés,
Les poids, les pestes, les putréfactions,
Les nécroses, les carnages, les engloutissements,
Les visqueux, les éteints, les infects,
Quand le miel devenu pierreux.
Les banquises perdant du sang.....
L’Avenir-1929