Il est entré dans l'ordre des dominicain en 1476. Religieux scrupuleux et sérieux il a étudié avec saint Thomas d'Aquin lequel règne au firmament des théologiens. Puisant son inspiration dans la bible, il enflamme son auditoire, en l'appelant à la conversion radicale.

Savonarole, qui a divisé ses contemporains, est resté un objet de controverse pour les historiens. Pour les hommes de la fin du Quattrocento, ce fut ou bien un saint et un martyr, ou bien un révolutionnaire exalté, ou bien un fabulateur, voire l'Antéchrist.
Pour les historiens modernes, qui s'efforcent de discerner mystique, politique et pathologie, le prieur de San Marco de Florence est un agitateur à l'esprit mal équilibré, un rebelle porté par la haine, un saint homme aux outrances sincères, un réformateur dans la lignée de Nicolas de Clamanges et de saint Vincent Ferrier, un prédécesseur de Luther. Il a donné pour un temps de nouvelles justifications à l'orgueil florentin, mais il a fait passer sur Florence un vent de folie. Son dessein forme un tout, et l'on ne peut cependant juger de la même manière l'homme qui reproche au pape Borgia son inconduite et celui qui contraint les artistes à brûler de leur propre main des œuvres insuffisamment dévotes.

Portrait de Savonarole Jérôme (1452-1498)
Della Robbia Marco (1468-après 1529)

Jérôme Savonarole
Anonyme
Probablement sincère et faux prophète par souci d'efficacité, thomiste en même temps que mystique, l'homme est en réalité divers. Pendant les huit ans que dure sa vie publique, son exaltation ne fait que croître, et il y a loin de l'ami des humanistes au contempteur de la pensée néo-platonicienne. L'histoire ne peut juger. Tout au plus essaie-t-elle de comprendreUn esprit ardent, un réformateur inspiré qui intervient aussi bien dans les affaires de l'Église que dans celles des princes ou dans la vie quotidienne de ses pénitents, tel apparaît aux Florentins le dominicain Girolamo Savonarola lorsque, vers 1489, sa réputation de prédicateur visionnaire s'étend hors du couvent San Marco, dont il devient le prieur en 1491

Savonarole, maître de Florence, au temps du jeune Michel-Ange et de Botticelli, entre Laurent le Magnifique et Léon X, on se demande quel est cet absurde MistèreSavonarole arrive en rustre d’un lieu rustique. Gros vin de la foi, chargé de lie, violent, épais, il sort de la crasse conventuelle pour confesser ..Que ce Savonarole a du dégouter Léonard ! Il est vrai qu’en promenant dans Florence la Bible, Savonarole . Moi aussi j’ai bien ri : devant la statue de Savonarole, j’avisai un brave vieux contendin ; et come je lui demandais s’il savait ce qu’a fait cet illustre, il m’arépondu : Savonarole «Celui-la Non so ma je crois qu’il a inventé le savon » Anonyme ?
André Suarès