Carlo Antonio Raineri (1765-1826) était peintre et il avait un grand intérêt pour la nature et les oiseaux.
Dans les Oiseaux, joués en 414 à Athènes, Aristophane met en garde la folie des hommes et la stupidité des dieux.
Extraits avec images
Vous les humains, bloqués dans un sombre destin, Votre vie est semblable à la feuille légère. Créatures pétries de fange, horde d'ombres Sans consistance, ô vous misérables mortels, Cortège d'un seul jour, ô malheureux sans-ailes À des rêves pareils, voyez les Immortels, Nous qui vivons sans fin ! Toujours nous subsistons, Nous les dieux aériens, penseurs d'éternité. Quand vous aurez appris tout ce qu'au firmament Il se passe et que vous connaîtrez fermement Le monde des oiseaux, l'origine des dieux, Des fleuves, du Chaos... | |
Nous sommes plus anciens que tous les bienheureux ; Nous sommes nés d'Éros le dieu que l'on adore : Voyez sur notre dos ces ailes qui sont d'or.... | |
Que de bienfaits donnés par nous à l'être humain ! D'abord nous indiquons les saisons : le printemps, Et l'automne et l'hiver ! Puis viennent les semences Quand la grue vers l'Afrique fait migration. Elle annonce au marin de prendre son repos Et elle invite Oreste à tisser son manteau Afin que le temps froid ne l'incite à voler Son prochain. Le milan, il inaugure enfin La nouvelle saison quand il faut des moutons Enlever la toison. Et puis c'est l'hirondelle Qui vient nous engager à vendre nos manteaux Et à porter léger. ... | |
En fait,nous tenons lieu De Delphes, d'Apollon, de Dodone et d'Ammon ! Vous ne faites rien sans d'abord nous consulter Pour la moindre action, pour vendre ou acheter, Même pour l'hyménée. Car pour vous, un oiseau Est surtout un présage ; une simple rumeur, Vous la nommez «oiseau»;une surprise,«oiseau»; Éternuer,«oiseau», un esclave qui entre Et un âne qui brait, toujours ce même mot.... | |
Nous sommes selon vous les divins Inspirés, Prophètes d'Apollon. Et si vous désirez Que nous soyons vos dieux, vous aurez des oracles Merveilleux, des chaleurs modérées, de bons vents ; Nous ne partirons pas là-haut, majestueux Pour être comme Zeus trônant au fond des cieux. Nous resterons ici en comblant de présents, Vous-mêmes, vos enfants, et tous vos descendants. Vous serez dans la joie et ivres d'abondance Pleins de paix, de santé, de rires, de jouvence. Tout sera pour le mieux sous nos ailes rêvées, Au point que sous le poids si lourd de l'opulence, Vous serez bien gavés....
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Si quelqu'un d'entre vous, citoyens spectateurs, Veut vivre à l'avenir une vie de douceur, Qu'il vienne parmi nous ! Car tous les interdits, Tous les moindres tabous régissant la cité Sont chez nous, les oiseaux, comme autant de beautés.
Oiseau à terre et deux autres sur une branche de prunier avec lucane |
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En hiver, nous n’avons point de chaudes pelisses Pour nous emmitoufler ; durant les jours d’été, Les rayons de chaleur ne nous accablent point. Nous habitons les prés quand l’insecte divin, La cigale, affolée par les feux de midi Nous livre sa rumeur. L’hiver, nous le passons Au fond d'une caverne en ayant pour compagnes Pour égayer nos jeux les nymphes des montagnes...
Miro - Personnage et oiseau devant le soleil |