La rencontre improbable avec Fernand Khnoppf

Hier matin, j’ai acheté deux petits livres dont la couverture se prolongeait sur le deuxième libre, mais incomplètement. Je sentais que je connaissais ce tableau.

Son titre - Mémoires -

Il a été peint par Ferdinand Khnopff(1858 - 1921). C'est un passionné de musique, de poésie et il cultive le culte de la beauté teintée de mélancolie.

Il fait partie du groupe des «symbolistes»

Les femmes, en particulier sa mère et sa soeur, sont ses sujets d’inspiration. Il les représente étranges, vaporeuses, évanescentes, énigmatiques.

Une femme l’obsède, sa soeur Marguerite.

Dans ce tableau, ce ne sont pas sept femmes qu’il représente, mais sept fois la même, sa soeur.

La première femme de gauche a la tête nue, on la sent absente. Elle est la seule à ne pas tenir de raquette de tennis.

Les quatre suivantes semblent participer à une conversation. 

Les deux autres femmes sont à l’écart.

Elles sont toutes immobiles, et un silence étrange domine. 

Aux origines du symbolisme, les oeuvres de Verlaine, Mallarmé, Baudelaire, et en particulier ce poème de Baudelaire.

Correspondances

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

II est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
— Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.

Et cet autre poème symboliste : «Anywhere out of the World» - N'importe où hors de ce monde - quitter le monde matériel pour retrouver celui du rêve.