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26 janvier 2012 4 26 /01 /janvier /2012 13:12

 

 

 

 

2010 a été l’année France-Russie.

 

Des écrivains dont Mathias Enard, Sylvie Germain, Olivier Rollin et Maylis de Kerangal sont été conviés à participer «à un feuilleton littéraire» en voyageant dans le train très mythique «le Transsibérien».

 

Les escales, elles aussi mythiques : Nijni-Novgorod, Kazan, Ekaterinbourg, Novossibirsk, Krasnoïarsk, Irkoutsk, Oulan-Oudé, Vladivostok.

 

De Maylis de Kerangal, j’avais lu et beaucoup aimé «Naissance d’un pont», en particulier ses longues phrases qui racontent chaque personnage.

 

Je viens de terminer «Tangente vers l’Est», un livre court et dense.

 

Des êtres de culture et de langue différentes 

 

Aliocha, jeune russe veut éviter le service militaire à Krasnoïarsk ou Tchita, la ville des exilés... donc déserter.

«Aliocha a peur. Putain la Sibérie ! Voilà ce qu’il pense une pierre dans le ventre...»

 

Hélène, française vient de quitter Anton et part vers Vladivostok.

«Elle sent les fleurs et la cigarette. Aliocha l’observe - les cartilages transparents de son nez, son profil ductile - ...»

 

Hélène, encore 

«Il (Anton) est le fils de Gogol et de Staline, l’enfant frigorifié qui attendait dans la nuit de Noël que viennent la troïka chamarrée et le renne aux longs cils, et qui au matin trouvait Michka le petit ourson dans sa godace toute pourrie, il est Andréï Roublev et Marina Tsvetaïa, il est Iouri Gagarine...»

 

Il y a aussi «la  provodnista» hôtesse en charge d’un wagon dont le rôle est très important.

«Transfrontalières sans passeport passant d’une république à l’autre, elles avaient porté des paquets durant la période soviétique, convoyé des secrets...leurs yeux ont vu les iris sauvages et les villes interdites...»

 

Et les paysages russes

«...l’aube qui révèle la forêt à toute allure, redresse chaque fût à la verticale, le sous-bois bleuté, perforé de rayons chargés d’une lumière charnelle, la taïga comme un tissu magnétique....»

 

Aliocha et Hélène se comprennent, presque frère et soeur. 

 

On lit ce livre au rythme des km parcourus.


Maylis de Kerangal décrit très bien l’âme slave embrouillée par une vie incohérente.


"Tangente vers l'est - Editions Verticales -

 

 

«Jamais...son texte n'est ramené à un récit purement prosaïque...

Jamais ...cette observation du réel ne détermine une écriture que l'on pourrait appeler intimiste, repliée.

Ce que propose Tangente vers l'Est, c'est une oscillation permanente entre l'intérieur et l'extérieur - un voyage idéal.»

Le Monde des livres - vendredi 27 janvier -


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