Les premières œuvres connues de Vuillard, après des académies qu'il signe « Vuillard, élève de M. Gérôme », datent des années héroïques, entre 1888 et 1890, où se forme le futur groupe des nabis Son art, comme celui de Bonnard et de Roussel à la même époque, reste traditionnel et révèle l'attrait qu'exercent sur lui Chardin, les Hollandais, Corot.
Fleurs en pot
Vuillard Edouard (1868-1940)
Paris
L'observation est fidèle et précise, la couleur discrète, la notation des tons subtile et franche. Nulle innovation, donc, mais un tempérament qui a le goût de la densité dans les objets, de la profondeur dans les êtres.
Journal d'Edouard Vuillard
Vuillard Edouard (1868-1940)
Les autoportraits manifestent chez ce très jeune homme une vocation introspective qui ira s'approfondissant. Dès le début, l'art de Vuillard se définit par la qualité grave de sa sensibilité, par sa réserve, son équilibre.
Carnet de dessin de Vuillard
Vuillard Edouard (1868-1940)
Marthe Mellot
Vuillard Edouard (1868-1940)
Paris
En 1890, brusquement, Vuillard passe du réalisme sobre de sa première période à un art profondément irréaliste, empruntant à Gauguin et à l'école de Pont - Aven le « synthétisme » de leurs aplats de couleurs, parfois cloisonnés de cernes épais. C'est l'année où Maurice Denis formule sa fameuse définition du tableau, « surface plane, recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées ». Pendant quelques mois, en 1890 et 1891, la peinture de Vuillard est une illustration fidèle de cette théorie.
La nuit (du 14 juillet ?)
Vuillard Edouard (1868-1940)
Toutes les avant-gardes du moment conjuguent ainsi leurs influences dans sa peinture, qui reflète assez complètement le milieu de La Revue blanche, fréquenté par Vuillard entre 1890 et 1900. Les mêmes outrances se retrouvent alors chez les autres membres du groupe des nabis.
Le bureau
Vuillard Edouard (1868-1940)
Paris