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Blaise Cendrars et Fernand Léger se sont rencontrés «au moment de qu'il est convenu d'appeler «l'époque héroïque 1908-1912»
Cendrars : A cette époque les peintres et les écrivains, c'était pareil. On vivait mélangés avec probablement les mêmes soucis ; on peut même dire que chaque écrivain avait son peintre. Moi, j'avais Delaunay et Léger, Picasso avait Max Jacob, Reverdy, Braque, et Apollinaire, tout le monde »
Léger : Ma camaraderie m'orienta plus vers Blaise
Blaise Cendrars sur Fernand Léger
«Dès avant la guerre, ses toiles avaient un aspect tout autre que l'aspect général des autres toiles cubiques. Elles étaient directes, souvent brutales, sans jamais une recherche du joli, d'arrangé, de fini, et restaient toujours dans le domaine de la représentation visuelle.
Il continuait patiemment son labeur, allant si loin dans l'étude des volumes et des mesures qu'il donna d'une part naissance au rayonnisme russe de Larionow, d'autre part, influença directement les meilleurs parmi les peintres futuristes...»
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«Je ne suis qu’un mot, une verve, une profondeur, dans le sens le plus sauvage , le plus mystique, le plus vivant. J’aime les légendes, les dialectes, les fautes de langage, les romans policiers.
Et voici mon berceau
Mon berceau était toujours près du piano quand ma mère comme madame Bovary jouait les sonates de Beethoven
J’ai passé mon enfance dans les jardins de Babylone
Et l’école buissonnière dans les gares devant les trains en partance »
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Couchers de soleil
Tout le monde parle des couchers de soleil
Tout les voyageurs sont d’accord pour parler des couchers de soleil
Les couchers de soleil des tropiques
Oui c’est vrai c’est splendide
Mais je préfère de beaucoup les levers de soleil
L’aube
Je n’en rate pas une
Je suis toujours sur le pont
A poil
Et je suis toujours seul à les admirer
Mais je ne vais pas les décrire les aubes
Je vais les garder pour moi tout seul
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Rire
Je ris
Tu ris
Nous rions
Plus rien ne compte
Sauf ce rire que nous aimons
Il faut savoir être bête et content.
Feuilles de Route
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îles où l’on ne prendra jamais terre
îles où l’on ne descendra jamais
îles couvertes de végétations
îles tapies comme des jaguars
îles muettes
îles immobiles
îles inoubliables et sans nom
Feuilles de Route
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La prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France (extrait)
....«La littérature fait partie de la Vie. Ce n’est pas quelque chose «à part». Je n’écris pas par métier.
Vivre n’est pas un métier. Il n’y a donc pas d’artistes. Les organismes vivants ne travaillent pas. Je n’aime pas la sueur de mon front malgré les avis salutaires d’un livre par trop fameux. Il n’y a pas de spécialisations. Je ne suis pas homme de lettres. Je dénonce les bûcheurs et les arrivistes. Il n’y a pas d’écoles. En Grèce ou dans les geôles de Tsintsin , j’écrirais tout autrement. J’ai fait mes plus beaux poèmes dans les grandes villes parmi cinq millions d’hommes - à cinq mille lieues sous les mers en compagnies de Jules verne, pour ne pas oublier les plus beaux jeux de mon enfance. Je ne suis qu’un mot, un verbe, une profondeur, dans le sens le plus sauvage, le plus mystique, le plus vivant...»