Venise, Palazzo Fortuny fin XVe siècle, un créateur de tissu Mariano Fortuny Y Madrazo. Il était aussi photographe, couturier, inventeur. Le palazzo s’ordonne autour de deux très belles cours intérieures. |
Le palazzo devient son «laboratoire».
Il dépose plusieurs brevets à Paris en 1909 et 1910 en particulier pour la robe Delphos, en plissé de soie.
Elle s’inspire des chitons de lin plissé de la Grèce antique. Son procédé de fabrication est resté secret très longtemps. Certains criaient même à la magie, au sortilège....
Les plis étaient formés à la main, et fixés par des coutures.
Les robes étaient lestées par des ganses ornées de perles de verre soufflées à Murano.
Il fallait entortiller ces robes en écheveau pour conserver les plis avant de les ranger dans de très belles boîtes.
Et la robe s'adaptait à toutes les tailles.
Pour obtenir une belle patine, les tissus de velours, à l’origine écrus, étaient préparés en brossant les couleurs l’une après l’autre et il n’utilisait que des colorants naturels.
Il s’inspirait des tableaux de Carpaccio et de Memling.
Robe Delphos |
De son laboratoire sortirent des étoffes en coton, en soie, en velours qui ont subjugué l’Europe de la Belle Epoque.
Vers 1909 - Crêpe de soie motifs inspirés de l'art textile musulman | Vers 1909 - Coton imprimé avec rameaux de vigne qui reprend celui d'un tissu italien du début de XVIe s. |
Vers 1909 - Coton imprimé avec animaux et végétaux inspirés de l'art textile italien XVIe XVIIe s. | Vers 1909 - coton à motif floraux |
Des étoffes de rêve !
Lors de l‘exposition des arts décoratifs qui se tient au Louvre en 1911, l'écrivain Henri Lavedan écrit :
«...un ensemble de vêtements féminins, tuniques, écharpes, voiles, manière de chemises persanes, indiennes, crétoises, grecques ou égyptiennes, de gandouras légères, de tissus qui chuchotent les noms de Lahore, Bagdad, Syracuse. et Délos..»
Marcel Proust, à travers Albertine,
«Pour les toilettes, ce qui lui plaisait surtout en ce moment, c'était tout ce que faisai Fortuny»
«Les robes Fortuny, fidèlement antiques mais puissamment originales, faisaient apparaître comme un décor»
Très court extrait de l’Altana - Henri de Régnier ...Madame Fortuny et sa fille se sont approchées d’un grand coffre placé dans un coin de la salle et en ont soulevé le lourd couvercle. C’est là que reposent mollement pliées ou soigneusement étalées, les étoffes qu’elle en tirent, d’un lent geste précautionneux... Voici les pesants velours de Venise, de Gênes ou de l’Orient, somptueux ou délicats, éclatants ou graves, à amples ramages, à figures ou à feuillages... | |
J'ai toujours ma petite pochette de soie |