Par hasard, mais le hasard n’existe pas, j’ai retrouvé une vingtaine de vues de Saint-Pétersbourg prises en 1950 par le photographe russe Ilya Goland.
Il est le premier photographe à avoir réalisé des photos et des films en couleur.
Ces chromos reflètent parfaitement l’ambiance «froide» de la Russie de cette époque.
Anna Akhmatova (1889-1966)
Ce portrait a été peint par Nathan Altams en 1914.
Dès 1914, elle publie ses premiers recueils.
En 1922, sa poésie ne peut plus être publiée, elle et jugée par les bolcheviques de «socialement trop peu pertinente»
Ses poèmes sont des petits tableaux imagés. Son style est direct, son langage est à la fois traditionnel et original. Elle a été la voix de Saint Petersbourg humiliée, réduite au silence. Elle a dédié «Requiem» aux victimes de la Grande terreur des neuf cents jours de blocus. |
Le Rosaire (1914)
Extraits :
Une dernière fois nous nous sommes revus Sur le quai, où c’était notre habitude. Les eaux de la Neva étaient en crue Et l’on craignait l’inondation en ville.
Il parlait de l’été, et il trouvait Absurde qu’une femme fût poète. Elles sont gravées en moi, la demeure des tsars Et la forteresse impériale !
Car l’air, autour, il n’était pas à nous : Un don du ciel, une pure merveille ! Et c’est alors qu’elle me fut donnée, La dernière chanson de ma folie ! |
| Requiem (1935-1945)
Poèmes sans héros et autres poèmes (extrait)
Depuis dix-huit mois je hurle : reviens ! reviens à la maison. Et sans répit me dévisage, et de mort brandit le présage ... Vous, mes amis, les derniers appelés, Pour vous pleurer, la vie m'est conservée. Sur votre mémoire pas de saule pleureur, Au monde entier je crierai tous vos noms ! Mais quoi, des noms ! Je referme le livre, Tout le monde à genoux ! Jaillissement d'une lumière pourpre, En rangs bien ordonnés les Léningradois passent, Les vivants et les morts : pas de morts pour la gloire. |