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21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 00:00

 

Par hasard, mais le hasard n’existe pas, j’ai retrouvé une vingtaine de vues de Saint-Pétersbourg prises en 1950 par le photographe russe Ilya Goland.
Il est le premier photographe à avoir réalisé des photos et des films en couleur.

 

Ces chromos reflètent parfaitement l’ambiance «froide» de la Russie de cette époque.

 

St-Petersburg.jpg
 
St-petersburg1.jpg

 

 



Anna Akhmatova (1889-1966)

 

Ce portrait a été peint par Nathan Altams en 1914. 
Il est exposé au Musée Russe de Saint-Petersbourg. 

 

Dès 1914, elle publie ses premiers recueils.

 

En 1922, sa poésie ne peut plus être publiée, elle et jugée par les bolcheviques de «socialement trop peu pertinente» 


En 1935, son mari Nikolaï Pounine est arrêté et déporté.
Il meurt en 1938


En 1938 son fils est déporté.

 


Elle refusera d’émigrer. Elle considère que ce serait trahir sa culture.

Ses poèmes sont des petits tableaux imagés. 

Son style est direct, son langage est à la fois traditionnel et original.

Elle a été la voix de Saint Petersbourg humiliée, réduite au silence.

Elle a dédié «Requiem» aux victimes de la Grande terreur des neuf cents jours de blocus.

Akhmatova_by_Altman-1.jpeg

 


 

Le Rosaire (1914)

 


Extraits :

 

Une dernière fois nous nous sommes revus

Sur le quai, où c’était notre habitude.

Les eaux de la Neva étaient en crue

Et l’on craignait l’inondation en ville.

 

Il parlait de l’été, et il trouvait

Absurde qu’une femme fût poète.

Elles sont gravées en moi, la demeure des tsars

Et la forteresse impériale !

 

Car l’air, autour, il n’était pas à nous :

Un don du ciel, une pure merveille !

Et c’est alors qu’elle me fut donnée,

La dernière chanson de ma folie !


 

Requiem (1935-1945)

 

Poèmes sans héros et autres poèmes (extrait)

 

Depuis dix-huit mois je hurle : reviens !

reviens à la maison.
Je rampe aux pieds des assassins,
mon effroi, mon garçon.
Tout s'embrouille sans rémission
et je ne sais plus trop
qui est un fauve qui est un homme,
Quand viendra le bourreau.
Il n'y a que des fleurs qui fanent,
l'odeur d'encens, des pas qui mènent
ailleurs, vers le néant.

 Et sans répit me dévisage,

et de mort brandit le présage
une étoile géante.

...

Vous, mes amis, les derniers appelés,

Pour vous pleurer, la vie m'est conservée.

Sur votre mémoire pas de saule pleureur,

Au monde entier je crierai tous vos noms !

Mais quoi, des noms ! Je referme le livre,

Tout le monde à genoux ! Jaillissement d'une lumière pourpre,

En rangs bien ordonnés les Léningradois passent, 

Les vivants et les morts : pas de morts pour la gloire. 


 

 

 

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