Toute une vie en nous, non visible, circule Et s’enchevêtre en longs remous intermittents ; Notre âme en est variable comme le temps ; Tantôt il y fait jour et tantôt crépuscule, Selon de brefs et de furtifs dérangements Tels que ceux du feuillage et des étangs dormants. Pourquoi ces accès d’ombre et ces accès d’aurore Dans ces zones de soi que soi-même on ignore ? Qu’est-ce qui s’accomplit, qu’est-ce qui se détruit ? Mais, qu’il fasse aube ou soir dans notre âme immobile, La même vie occulte en elle se poursuit, Comme la mer menant son oeuvre sous une île !
Les Vies encloses | |
C'est un des poètes oubliés au XIXe siècle Poète du sommeil, du rêve, du silence. Un extrait : Les glaces sont les mélancoliques gardiennesDes visages et des choses qui s'y sont vus : Mirage obéissant, sans jamais un refus ! Mais le soir leur revient en crises quotiennes ; C'est une maladie en elles que le soir ; Comment se prolonger un peu, comment surseoir... |