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2 juin 2017 5 02 /06 /juin /2017 12:41
Léonard de Vinci

Léonard de Vinci est un pur Toscan, né dans le petit bourg dont il porte le nom, à trente kilomètres à l'ouest de Florence, entre Empoli et Pistoia. Il était le fils naturel d'un notaire, ser Piero, et d'une paysanne, Caterina, qui se mariera en 1457 à Anchiano. L'enfant fut élevé à la maison paternelle et choyé par sa jeune belle-mère, ce qui nuance les spéculations de Freud sur la pénible condition du bâtard. Car ser Piero se maria quatre fois mais n'eut un second enfant qu'en 1476 ; il vint à Florence comme notaire accrédité auprès de la seigneurie en 1469, et mourut en 1504.

Manuscrit H

 

La personnalité puissante et séduisante de Léonard de Vinci est apparue au moment décisif de la Renaissance  Il a incarné la liberté nouvelle de l'artiste, émancipé des cadres professionnels, dominant par la réflexion scientifique et philosophique l'empirisme du métier, et devenu l'interlocuteur des grands. Mais son génie infatigable et singulier déborde les préoccupations objectives et sereines de la première Renaissance : sa biographie atteste une activité prodigieuse, qui n'est pas toujours menée à terme, suscite des reproches et se trouve de bonne heure colorée par la légende. Son œuvre écrit connaît un sort bizarre ; ses recherches théoriques donnent des proportions imprévues à la doctrine de l'art-science ; il touche à tous les arts en suggérant partout un idéal de rigueur et de complexité, qu'illustre en peinture un petit nombre d'œuvres souvent inachevées. L'attention doit porter sur chacun de ces points.

Manuscrit H

Le « corpus vincianum

Codex Forster I
Vinci Léonard de (1452-1519

L'œuvre de Léonard comprend une trentaine de peintures (plus d'un tiers a disparu et un quart seulement est d'attribution certaine) et une masse considérable de manuscrits et de dessins (soit dans des cahiers, soit sur feuilles séparées) ; c'est là un ensemble unique. Ces textes et leurs illustrations débordent les problèmes de l'art et concernent toutes les branches du savoir ; mais les questions artistiques sont souvent impliquées ou même explicitement reliées aux notes scientifiques. L'ensemble se présente donc comme un enchevêtrement de notations et d'observations où s'accumule un savoir prodigieux mais dépourvu des articulations habituelles. Il est indispensable de décrire ces cahiers et d'en rapporter les extraordinaires vicissitudes, avant d'envisager les directions maîtresses des recherches de Léonard.

Codex Forster II
Vinci Léonard de (1452-1519)

En quittant Florence, à la fin de 1482, l'artiste, âgé de trente ans, emportait des dessins et des œuvres, dont il a dressé la liste, mais il n'avait encore rédigé, semble-t-il, aucun écrit théorique. C'est à Milan que commencent les notes en rapport avec les activités diverses de Léonard : des matériaux pour un traité de la peinture (ms. A., et le ms. 2038 de la bibliothèque nationale de Milan), un éloge de cet art opposé à la sculpture, à la poésie et à la musique, des schémas de proportion et des études plus systématiques dont commencent à se détacher un livre de la figure humaine, plus spécialement consacré à l'anatomie, et un livre sur l'ombre et la lumière (ms. C) où on lit à la date du 23 avril 1490 :

Codex Forster I
Vinci Léonard de (1452-1519

« Aujourd'hui j'ai commencé ce livre et recommencé le cheval [la statue équestre] » (fo 15) ; des projets et des plans pour des aménagements provisoires de fête ou pour des édifices à compléter, à restaurer, des études sur la résistance des matériaux ; l'ébauche d'un traité de la fonte avec la mise au point d'un four, des armatures de fer (en particulier dans le Matr. 8936) ; la préparation d'un recueil systématique de machines : crics, horloges, procédés de levage, etc., 

Manuscrit H

Ces textes et leurs illustration  débordent les problèmes  de l’art et concernent toutes les branches du savoir impliquées ou  même explicitement reliées aux notes scientifiques 

L’ensemble se présente comme un enchevêtrement de notations et d’observations où s’accumule un savoir prodigieux mais dépourvu des articulation habituelles

Manuscrit L

GIORGIO VASARI 

Léonard fit un petit livre dont les figures sont dessinées à la sanguine avec des hachures à la plume; il écorcha des corps, de sa propre maint, et les reproduisit avec grand soin.Il dessina d’abord tous les os, puis y adjoignit les nerfs, dans  leur ordre, et les recouvrit de muscles, les premiers attachés aux os, les seconds qui forment la masse des tissus, les troisièmes qui  donnent le mouvement.Chacune de ces figures est accompagnée de notes succinctes, écrites à rebours et de la main gauche, de façon que celui qui n’en a pas l’habitude n’en peu rien déchiffrer sans l’aide d’un miroir. 

Portrait d'Isabelle d'Este d'après Léonard de Vinci

GIORGIO VASARI 

Qui veut savoir à quel point l'art peut imiter la nature peut s'en rendre compte facilement en examinant cette tête, où Léonard a représenté les moindres détails avec une extrême finesse. Les yeux ont ce brillant, cette humidité que l'on observe pendant la vie ; ils sont cernés de teintes rougeâtres et plombées, qu'on ne peut rendre qu'avec la plus grande finesse ;les cils  qui les bordent cils qui les bordent son  exécutés avec une extrême délicatesse. Les sourcils, leur insertion dans la chair, leur épaisseur plus ou moins prononcée,leur courbure suivant les pores de la de la peau ne sauraient être rendus d'une manière plus naturelle.Le nez, avec ses belles ouvertures roses et délicates, est vraiment celui d'une personne vivante. La bouche, sa fente , ses extrémités, qui se lent par le vermillon des lèvres à l'incarnat du visage , ce n'est plus de la couleur, c'est vraiment de la chair.

 

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