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3 avril 2018 2 03 /04 /avril /2018 16:08

Depuis les années 1970, la renommée du peintre allemand Otto Dix a largement dépassé les frontières de son pays. Des rétrospectives à Milan, Paris, Madrid ont permis au public international de reconnaître en lui l'un des artistes les plus singuliers du XXe siècle.

La confrontation avec l'expressionnisme  le passage par Dada  et par la Nouvelle Objectivité , où il joue un rôle capital, marquent autant d'étapes dans une œuvre qui se distingue par une critique féroce de la société. Face à la guerre ou aux turpitudes de la grande ville, le recours à la caricature devient le moyen de saisir le réel dans toute sa violence.

« Dada Dix »

Promenade dominicale
Dix Otto (1891-1969)
Allemagne

Otto Dix est né le 2 décembre 1891 dans une famille ouvrière de Gera, près de Dresde. Son père était mouleur dans une fonderie. Son intérêt pour l'art lui est venu, enfant, d'un cousin, Fritz Amann, peintre régionaliste auquel il rendait souvent visite dans son atelier. Après ses études primaires, il se tourna vers un apprentissage de peintre décorateur. Cet apprentissage terminé, il obtint à l'automne de 1909, grâce à son ancien instituteur, une bourse d'études pour l'École des arts décoratifs de Dresde, où il fut élève jusqu'en 1914.

Le Tram électrique
Dix Otto (1891-1969)

De cette scolarité datent ses premières œuvres connues : dessins, aquarelles, quelques tableaux de petits formats. D'une manière vaguement impressionniste, Dix représente d'abord des paysages de Thuringe. En 1912, une exposition Van Gogh, à Dresde, est pour lui une révélation, qui l'incite à se rapprocher du mouvement sur lequel toute l'attention du milieu artistique est en train de se focaliser en Allemagne :l'expressionnisme.

Guerre
Dix Otto (1891-1969)

Cette influence de Van Gogh l'oriente vers un maniement plus savant des couleurs, une recherche de contrastes et d'effets de lumière, la volonté de traduire subjectivement le dynamisme vital de la nature. Elle se conjugue à celle de Nietzsche, qui lui donne à imaginer le monde en fonction d'un système de violentes forces opposées : la Vie et la Mort, Éros et Thanatos. 

 

Autoportrait avec sa petite-fille devant son chevalet
Dix Otto (1891-1969)

D'une guerre à l'autreObsédé par le thème de la guerre, Otto Dix y revient encore de 1934 à 1936, attelé à une toile de grand format, Flandres (Staatliche Museen Preussischer Kulturbesitz, Berlin), inspirée par sa lecture de Feu (1916), le roman d'Henri Barbusse. Trois soldats au premier plan, blottis l'un contre l'autre, avec un champ de ruines sur le fond et un ciel crépusculaire. Toutefois deux types de peinture, où il masque son opposition au nazisme, lui servent de refuge dans l'« émigration intérieure », qu'il s'est choisie. 

Petit autoportrait
Dix Otto (1891-1969)

Otto Dix est enrôlé dans les troupes territoriales de réserve. Deux mois plus tard, il est fait prisonnier par les troupes françaises en Forêt-Noire. Enfermé dans un camp près de Colmar, il n'est libéré qu'en février 1946. Retrouvant sa famille et ses activités à Hemmenhofen, il renoue avec les expositions. Dans un élan d'affranchissement, il jette par-dessus bord les entraves du « métier », désireux d'abandonner, dit-il, les procédés de « camelote » qu'il a empruntés à la Renaissance.

Portrait de famille
Dix Otto (1891-1969)

La Folle
Dix Otto (1891-1969)

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